1. L’action des élus Mâcon Citoyens
Lundi soir, un quart d’heure avant le lancement de la séance du conseil municipal, les six élus du groupe Mâcon Citoyens ont investi l’hémicycle pour manifester de manière silencieuse. Objectif ? Alerter sur les urgences du moment : climat, précarité, santé, démocratie…
Interrogés par le Journal de Saône-et-Loire, Ève Comtet Sorabella et Gabriel Siméon ont expliqué vouloir « à tout prix et par tous les moyens réveiller les consciences de chacun. L’idée étant tout simplement mais avec force et conviction de provoquer un électrochoc. »
L’action s’est déroulée dans le calme et sans perturber la séance du conseil municipal.



2. La rénovation énergétique du Centre omnisports de Mâcon
Situé à proximité du quartier de Marbé au nord de la ville, le Centre Omnisports de Mâcon (COM) est un bâtiment assez ancien datant des années 1950 et qui présente un déficit d’isolation thermique très important. La Ville de Mâcon envisage sa rénovation thermique pour améliorer les gains énergétiques (d’environ 55 % par rapport à la consommation actuelle de l’équipement) et le confort des utilisateurs en saisons estivale et hivernale.
Le conseil municipal a voté lundi à l’unanimité en faveur du dépôt d’une demande de financement à l’Agence nationale du sport à hauteur de 495 000 euros. Le coût estimatif des travaux de rénovation thermique sur l’ensemble du bâtiment s’élève à 3 085 000 euros HT.
Les travaux suivants sont envisagés : le remplacement des menuiseries extérieures, l’isolation thermique des façades, des toitures et des sous-face de dalle du rez-de-chaussée, ainsi que le désamiantage de l’équipement.
Ève Comtet Sorabella, présidente du groupe Mâcon Citoyens, est intervenue pour demander si la pose de panneaux solaires en toiture pouvait être étudiée dans le cadre de l’étude technique préalable aux travaux. Le maire Jean-Patrick Courtois ne l’a pas exclu, sans toutefois manifester d’intérêt particulier pour la production d’énergie à partir de panneaux photovoltaïques.
3. Une convention d’objectifs avec la Maison de santé du Mâconnais
L’association Maison de santé du Mâconnais (MSM) offre un accès aux soins infirmiers toute l’année (7j/7) et participe à l’effort de promotion et d’éducation sanitaire pour les Mâconnais. Son action vise en particulier les populations issues des quartiers de la géographie prioritaire de la politique de la ville.
Ève Comtet Sorabella a regretté que le rapport présentant cette délibération ne soit pas plus précis sur les actions de prévention de la MSM, d’autant que la prévention permet d’éviter le recours à des soins lourds et coûteux, deux motifs pour soutenir et développer des politiques de préventions.
« Il est un domaine qui mériterait une réelle attention de votre part pour l’année 2023, et une véritable démarche de prévention au long cours, c’est celle de la prévention des maladies vectorielles transmises par les moustiques. En 2021, je vous avais déjà sollicité à ce sujet et vous aviez trouvé ça drôle, allant même jusqu’à la moquerie. Alors, nous aimerions savoir si les moustiques vous font toujours rire.
Nous attendons une véritable démarche de lutte contre la prolifération des moustiques. Cette lutte s’appuie à la fois sur des démarches d’éducation sanitaire de la population pour se protéger, pour détruire les gîtes larvaires autour des habitations, promouvoir la biodiversité permettant l’installation durable des prédateurs – oiseaux, chauve-souris, batraciens et libellules – installer des pièges à CO2 et surtout ne pas attendre pour agir. »
4. Une délégation de service public pour l’exploitation des parkings du Centre, Rambuteau, Lamartine et des Halles
Le conseil municipal a été invité à se prononcer sur le choix du mode de gestion du stationnement hors-voirie des trois parkings en ouvrage (Lamartine, Centre et Halles) et du parking de surface Rambuteau : en gestion directe (régie publique) ou en gestion déléguée à une entreprise privée (délégation de service public).
Sauf qu’aucune véritable analyse comparative des coûts pour la collectivité entre ces deux modes de gestion n’accompagnait ce projet de délibération, comme l’a fait remarquer Catherine Amaro. Rendant de fait impossible aux élus de se faire un avis personnel avant de voter, en faveur ou non, sur le principe de cette délégation de service public. « Vous ne présentez absolument pas ce qui me semble fondamental, à savoir le coût pour la collectivité et les tarifs aux usagers dans le cadre d’une mise en régie directe. Rien. Juste une conclusion plus que sommaire à savoir je cite, page 6 : « La collectivité ne souhaite pas rentrer dans une telle configuration ». Mais aucun argument concret pour le justifier. Aucun chiffre, aucune comparaison », a regretté l’élue.
« En fin de délégation, fin juin 2023, cela fera 15 ans de délégation avec la même entreprise, a pour sa part souligné Ève Comtet Sorabella. Je rappelle que le contribuable Mâconnais a versé 660 000 euros de contribution à cette entreprise sur les dix années de la délégation précédente et 334 980 euros de plus à la fin de celle-ci [soit près d’un million d’euros au total]. Je maintiens que cette délégation est coûteuse pour la collectivité et donc le contribuable. Si une entreprise privée est intéressée par ce marché, c’est qu’il a un intérêt financier. En proposant la délégation de ce service, vous privez la collectivité des recettes apportées par le stationnement qui seraient utiles pour financer les investissements futurs et vous servez des intérêts privés. »
Les élus du groupe Mâcon citoyens ont voté contre cette délibération, qui a néanmoins été adoptée par le conseil municipal.
5. La création d’une maison des produits du terroir
La mairie souhaite créer à Mâcon une Maison des produits du terroir pour faire la promotion des produits locaux et permettre à un touriste de court passage de retrouver tous les produits dans un même lieu. Son coût prévisionnel est estimé à 1,6 million d’euros hors-taxes dont 740 000 euros seraient, a priori, à la charge de la Ville de Mâcon.
« Les Halles Saint Pierre ont coûté 877 000 euros, c’était en 2015. Depuis, Mâcon a vu son unique poissonnier partir pour Charnay-lès-Mâcon, le fromager installé lui aussi sur cette même place l’a suivi et des commerçants de produits locaux, du terroir, ont mis la clé sous la porte, le dernier était justement situé à deux pas d’ici, place Saint-Pierre, dans un très joli local commercial, accueillant et chaleureux », a fait remarquer Ève Comtet Sorabella.
« Cette Maison du terroir ne nous semble pas viable, pas en mesure de répondre aux objectifs que vous lui fixez. Nous ne validerons pas ce projet à 1,6 million d’euros dont le coût total ajouté à celui des Halles est invraisemblable : 2 461 000 euros! Il ne réunit pas les conditions de la réussite : les habitants du centre-ville sont pauvres et le tourisme pas suffisamment développé. Vous faites de mauvais choix et j’en veux pour preuve la récente fermeture du bassin d’agrément de la piscine. C’est aussi la chronique d’un échec annoncé. »